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CENTRAFRIQUE – ÉCONOMIE : Comment le secteur extractif échappe encore au contrôle de l’Etat

Date de publication : janvier 17, 2025
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La République Centrafricaine peine à faire de la transparence dans son secteur extractif. Tant pour le secteur des mines à savoir l’or et le diamant ainsi que pour celui du bois. C’est ce qui ressort du secrétariat technique permanent de l’Initiative de transparence dans les industries extractives. Cette situation fait courir au pays le risque d’une exclusion de cette organisation ce qui fait réagir la société civile.

 

Alors que le pays se félicite de la levée de l’embargo du processus de Kimberley sur le diamant à l’exportation, le rapport national du secrétariat technique de l’initiative de transparence dans le secteur extractif (ITIE) fait froid dans le dos. Robert Moïdokana est ministre chargé du secretariat technique de l’ITIE.

 

« L’exhaustivité des données sur les revenus et paiement indique que 29 sociétés ont été retenues dans le périmètre de la conciliation dont 19 dans le secteur minier, 9 dans le secteur forestier et deux dans le secteur pétrolier. Cependant dans le secteur minier 3 seulement ont soumis leur formulaire de déclaration notamment CCO, Doumta et HWDPO, deux du secteur forestier à savoir Centrabois et IFB » a-t-il indiqué à Gavroche RCA.

 

Parmi les abonnés absents, les sociétés russes qui exploitent des ressources minières et forestières au centre du pays notamment à Ndassima, à Bakouma au sud est, ainsi que dans le nord du pays. Dans ces zones d’exploitation ou d’exploration, les autorités du pays n’ont pas de droit de contrôle sur les cahiers de charges et de production.

 

Au niveau de la société civile on déplore aussi l’absence du contrôle citoyen des ressources exploitées.

 

« Nous sommes déjà sous le régime de sanctions avec l’ITIE. Mais vous savez qu’aussi bien moi que les autorités du pays, n’avons aucune autorité sur les mercenaires du groupe Wagner. De même, les organisations de la société civile et la population ont démissionné de leur rôle citoyen de contrôle et c’est bien dommage » a indiqué Paul Crescent Beninga.

 

« Plusieurs rapports indiquent que les Russes exploitent l’or de Ndassima à hauteur d’un milliard de dollars par an. Même si c’est surestimé et qu’on table sur la moitié, vous savez combien cela peut nous revenir pour investir et financer le développement ? Alors c’est ça le pays » se désole-t-il.

 

Alors que les uns et les autres s’alarment sur l’implication russe, le président Touadera se trouve actuellement en Russie avec dans sa délégation son ministre des Mines, Rufin Benam Beltoungou. Cela en dit long sur la transparence dont il est question.

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