La République centrafricaine située au cœur de l’Afrique a une richesse inestimable qui est le “Sango”, sa langue nationale d’origine bantoue. Le ” Sango” est parlé du Sud au Nord de l’Est à l’Ouest. Il dérive de l’ethnie que l’on appelle Ngbandi dont les ressortissants se trouvent sur les deux rives de l’Oubangui aussi bien RDC qu’en RCA. Ce patrimoine culturel qui est un symbole de l’unité et un vecteur qui facilite la communication entre les générations.
En République centrafricaine, le Sango est la langue privilégiée pour les échanges entre la population provenant de diverses régions et ethnies. Il y a plus de cent langues parlées dans le pays. Mais ce qu’il faut relever est que dans l’arrière pays, il y a certaines villes notamment Bambouti qui est située à l’extrême Sud Est frontalier avec le Sud Soudan. Les habitants communiquent davantage en langue “Zandé” qui est une ethnie du pays.
Et dans certaines autres villes, les habitants utilisent le Sango et une forme de patois qui sert parfois à dispenser des cours dans les écoles pour la bonne compréhension des enfants. Dans la capitale Bangui, la population ne parle pas le Sango à 100%. Les locuteurs utilisent des mots Sango accompagnés de quelques mots en Français.
Dans certains ménages à Bangui, les parents n’utilisent pas la langue Sango à la maison alors que l’usage régulier du Sango permettrait de communiquer davantage avec leurs enfants afin de transmettre cet héritage culturel et linguistique.
Dans des établissements scolaires, à un moment donné les élèves éprouvent des difficultés à comprendre les leçons en français en classe puisque cette langue de communication ne se parle dans le milieu scolaire. Quelles sont les perspectives à mettre en place pour promouvoir le Sango ? Pour pérenniser ce symbole de l’unité qui est le Sango, le gouvernement centrafricain doit mettre en place un système de vulgarisation et des moyens nécessaires comme pour certaines langues parlées dans la région de grand Lac comme le “swahili” qui est parlé un peu partout en Afrique. Ce n’est pas tard pour certains parents de communiquer avec leurs enfants car ils sont encore petits et peuvent apprendre à parler le Sango avec les petits mots comme « Bonjour » « Bara mô ». L’enfant doit comprendre son identité culturelle par sa langue maternelle. Dans le passé les parents ont envoyé les enfants aux villages pour apprendre la langue maternelle et certains patois du Sango.
Avec plus de six (6 millions) de locuteurs, le Sango est bien plus qu’une langue, c’est une clé ouvrant des opportunités culturelles, sociales et économiques. Maîtriser cette langue véhiculaire du pays, peut transformer une perspective globale pour les jeunes et ouvrir des portes dans des domaines variés tels que le commerce, l’éducation, et le tourisme.
Le Sango était utile à la colonisation et aux missionnaires chrétiens comme langue d’évangélisation. La bible en français est traduite en langue Sango. Ainsi, plus de 90 % des Centrafricains parlent le Sango. Il ne reste plus qu’à intégrer son apprentissage dans le milieu scolaire et universitaire pour qu’il soit une véritable langue nationale et pas seulement une langue officielle de travail comme le français.