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CENTRAFRIQUE – ÉGLISE : L’appel des évêques centrafricains à défendre le bien commun

Date de publication : juin 26, 2025
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À l’issue de leurs réunions plénières annuelles, les évêques de Centrafrique délivrent toujours un message traitant des sujets majeurs d’actualité du pays. La conférence épiscopale centrafricaine (CECA) a organisé sa deuxième session plénière de l’année, du 16 au 23 juin 2025, à Alindao, l’un des diocèses de Centrafrique situé à plus de 500 km au sud-est de Bangui, la capitale centrafricaine.

 

Les évêques ont fait un constat sans complaisance de la situation du pays. Le message se concentre principalement sur la déscolarisation des filles, l’atmosphère politique fragile, l’insécurité persistante, la vulnérabilité des institutions publiques et la recrudescence des discours haineux. Dans de nombreux lieux des diocèses du pays, un grand nombre de jeunes filles sont privées de scolarisation ou n’ont jamais eu l’opportunité d’aller à l’école.

 

Dans un pays où plus de 60 % des citoyens ont moins de 25 ans, les évêques décrivent une situation qu’ils considèrent comme une « bombe à retardement pour le futur de la République ».Selon les évêques, il est essentiel que l’État, les familles et les partenaires de développement intensifient leurs efforts pour assurer un accès juste à une éducation de qualité, en particulier dans les régions rurales et périphériques souvent oubliées par les pouvoirs publics.

 

Aperçu général

 

Du point de vue politique, les évêques dépeignent une image préoccupante de l’ambiance nationale, marquée par une méfiance grandissante entre le gouvernement et l’opposition. Si cette dernière a manifesté récemment son désir de reprendre les discussions avec le régime, la CECA applaudit cette démarche tout en regrettant « le rythme lent des progrès tangibles et le discours polarisant qui persiste des deux côtés ».

 

La CECA plaide pour une authentique impulsion de réconciliation nationale, dénuée de considérations électorales, et incite les intervenants politiques à abandonner les préoccupations partisanes au profit des aspirations fondamentales du peuple centrafricain : paix, justice et développement. De plus, la CECA a souligné de manière insistante l’importance capitale de la société civile en Centrafrique.

 

Poursuivant des objectifs de promotion de la paix, d’éducation à la citoyenneté et de vigilance démocratique, la société civile devrait jouer un rôle plus actif dans les mécanismes de consultation nationale, de réforme électorale et de gouvernance locale. La situation sécuritaire demeure préoccupante, caractérisée par de grands mouvements de populations civiles, particulièrement dans les localités de Dimbi, Zémio, Mboki, autour de Bozoum, Yéléwa (Nana-Mambéré), Vakaga et Lim-Pendé.

 

L’absence de l’État dans certaines régions, alliée à une augmentation des violences armées, conduit à une situation où les communautés se retrouvent abandonnées à leur sort.Les évêques critiquent le manque de fonctionnaires de l’État dans plusieurs régions rurales, malgré les nominations formelles.

 

Absence d’infrastructures, retards dans le versement des salaires, tous ces éléments découragent les fonctionnaires, en particulier les enseignants sous contrat, de prendre leurs fonctions. Cela participe à la détérioration de la relation entre l’État et les citoyens.La dégradation croissante des routes, en particulier sur les axes Berbérati–Mongoumba, Bohong–Bocaranga–Nzoro–Bossemptélé, Ndim et Ngaoundaye, renforce l’isolement de nombreuses régions.

 

Les évêques considèrent cet isolement comme une sorte d’abandon de la part de l’État, qu’ils pressent d’intervenir pour rétablir sa présence sur le territoire et garantir la libre circulation des individus et des marchandises.Les élections Alors que les élections se profilent, les évêques lancent une mise en garde : « Chaque cycle électoral représente un moment de grande fragilité pour la Centrafrique selon l’historique », en raison des tensions qu’il suscite.

 

La CECA appelle toutes les parties concernées – partis politiques, institutions, société civile et citoyens – à favoriser l’unité nationale, le dialogue entre les communautés et l’adhésion aux principes éthiques démocratiques.La montée des discours de haineLes évêques de Centrafrique tirent la sonnette d’alarme face à la montée des discours haineux et d’incitation à la violence sur les réseaux sociaux, souvent véhiculés par des figures politiques. Ils estiment que cette dérive « éloigne la politique de sa véritable vocation : œuvrer pour le bien commun ».

 

En conclusion, la CECA exhorte les dirigeants à faire preuve de véritable intégrité morale et patriotisme : « L’État doit agir en tant que père de la nation, défenseur d’un ordre équitable, d’une distribution juste des ressources et d’une gouvernance transparente ». À travers ce message, les évêques rappellent à tous les acteurs que la paix n’est pas simplement une promesse électorale, mais un engagement quotidien.

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