La lettre ouverte de la juge constitutionnelle Sylvie Naïssem à Danièle Darlan suscite le débat sur la crédibilité et la fiabilité de l’élection de Faustin Archange Touadera. Des révélations inconscientes qui franchissent le rubicon, faisant ainsi réfléchir plus d’un.
Dans ce qu’elle a qualifié de lettre ouverte à Daniele Darlan, ci-devant ancienne présidente de la Cour Constitutionnelle tombée en disgrâce, Sylvie Naïssem a reconnu l’apport de cette dernière de l’avoir choisie pour l’accompagner dans sa mission. Daniele Darlan, avocate Pr de droit à l’université de Bangui, entretient une relation difficile avec Sylvie Naïssem.
Si cela est considéré comme un bruit de couloir, les accusations de Sylvie Naïssem tendant à dire que les décisions de la cour constitutionnelle étant seule l’apanage de Daniele Darlan et que cette dernière allant et recevant seule des enveloppes lors de ses rendez-vous avec le président Touadera sont d’une gravite certaine.
A ces accusations graves Daniele Darlan a été virée de son poste en 2022 par Faustin Archange Touadera en dépit des dispositions pertinentes de la constitution du 30 mars. Selon Sylvie Naïssem, cette dernière n’a pas supporté sa disgrâce. Sur les réseaux sociaux cette sortie suscite beaucoup d’interrogations et analyses.
« Madame Darlan n’a pas rendu service à ce pays et est à l’origine de tous les maux que le pays a connus et le chef de l’Etat a raison de se débarrasser d’elle » a indiqué Florence, sympathisante du MCU, le parti au pouvoir. « Ce qu’a dit Sylvie Naïssem n’est en aucun cas une parole d’évangile. Elle est la maîtresse d’Arsène Gbaguidi en charge des élections de la Minusca.
C’est donc tout une chaîne à vérifier dans la sincérité ou pas de sa déclaration. Il peut y avoir conflit d’intérêt ou pas. Mais c’est aux juges chargés de la lutte contre la corruption de s’auto saisir et faire la lumière sur cette situation. Mais hélas, la corruption a gagné tout le système judiciaire et désormais les élections ne peuvent qu’être un cocktail de mascarade électorale.
Ne dit-on pas qu’on ne change pas une équipe qui gagne ? » S’interroge Jean Louis, acteur de la société civile. « Rien de surprenant et de nouveau. C’est ce que nous avons toujours décrié. Mais comme tout ce que Dieu fait est bon, les masques du régime commencent à tomber, mais progressivement.
Mais nous sommes dans un pays ou les valeurs ont cessé complètement d’exister ainsi que le respect du serment des magistrats. Le peuple saura apprécier le moment venu. » a indiqué Roland Sylvestre Dawa, secrétaire général du PATRIE de Me Crépin Mboli Goumba. Pour le journaliste activiste Christian Aimé Ndotah, « les juges sont astreints à des obligations de réserve ».