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AFRIQUE CENTRALE – ÉCONOMIE : La flambée des cours du pétrole met la CEMAC sous pression

Date de publication : juin 26, 2025
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La CEMAC redoute une crise énergétique et budgétaire en raison de la hausse du pétrole provoquée par les tensions au Moyen-Orient.

 

La récente escalade entre Israël et l’Iran, qui ravive les tensions dans le détroit d’Ormuz — point névralgique du transport maritime de pétrole — fait bondir les cours du brut sur les marchés mondiaux. En juin 2024, le Brent a franchi les 85 dollars le baril, porté par la crainte d’une interruption d’approvisionnement dans une région par laquelle transite près d’un tiers du pétrole mondial. Cette flambée n’est pas sans conséquences pour les économies de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC), où la dépendance aux importations de produits pétroliers reste massive, en raison de capacités locales de raffinage limitées voire inexistantes depuis l’arrêt de Sonara, au Cameroun.

 

Dans cette région où les subventions aux carburants pèsent déjà lourdement sur les finances publiques, toute hausse prolongée des cours risque d’aggraver les déficits budgétaires et de creuser davantage la balance commerciale. Selon le FMI, une hausse durable du prix du baril pourrait réduire les réserves de change de la CEMAC à un niveau critique, couvrant à peine un mois d’importations d’ici 2028. À cela s’ajoute un risque de poussée inflationniste, notamment dans les transports et les produits de première nécessité, qui pourrait alimenter le mécontentement social. Le Fonds recommande d’ores et déjà des réformes ciblées, notamment la réduction progressive des subventions au profit de transferts directs vers les ménages les plus vulnérables.

 

Face à ces menaces, plusieurs chantiers restent prioritaires. D’abord, la relance des capacités de raffinage locales, avec des projets comme la réhabilitation de Sonara ou la modernisation des unités tchadiennes. Ensuite, le développement d’alternatives énergétiques locales, notamment le gaz et le solaire, pour réduire la dépendance aux importations. Enfin, des projets structurants comme le Central Africa Pipeline System (CAPS), visant à relier 11 pays d’Afrique centrale par des infrastructures pétrolières et gazières, pourraient à terme renforcer l’intégration énergétique régionale et sécuriser l’approvisionnement. Mais à court terme, la CEMAC reste exposée à un choc externe qu’elle n’a pas encore les moyens d’amortir pleinement.

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