La CEMAC s’éloigne progressivement de son objectif d’atteindre un taux de croissance économique record en 2024, qui marquerait le plus haut niveau depuis dix ans.
Les prévisions établies par le Comité de politique monétaire de la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC) ont diminué de 7 points depuis mars 2024. Ce déclin est principalement attribué à la politique d’austérité adoptée par la banque centrale pour contrer une inflation croissante dans la région.
Bien que cette politique soit jugée nécessaire pour stabiliser les prix, elle entraîne des conséquences négatives sur la dynamique économique globale. Un rapport du Fonds monétaire international (FMI) met en lumière plusieurs enjeux auxquels la CEMAC est confrontée, notamment la hausse des coûts des matières premières, les troubles liés à l’insécurité dans certains pays, et les séquelles persistantes de la pandémie de Covid-19. De plus, la Banque africaine de développement (BAD) souligne que les pays membres de la CEMAC souffrent d’infrastructures insuffisantes et d’une trop grande dépendance vis-à-vis des exportations de matières premières, ce qui entrave leur capacité à diversifier leur économie et à favoriser une croissance durable.
Cette convergence de facteurs pourrait compromettre les objectifs de croissance de la CEMAC, alors que des pays comme le Cameroun et le Gabon cherchent à surmonter des défis tant structurels que conjoncturels. Les experts économiques avertissent qu’il est crucial que la BEAC envisage des politiques plus équilibrées qui promeuvent à la fois la croissance économique et la stabilité des prix. Le véritable enjeu réside dans la capacité à trouver un juste équilibre entre la nécessité de contrôler l’inflation et celle de favoriser une reprise économique solide au sein de la région.