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CAMEROUN – ÉCONOMIE : Les infrastructures routières exigent de nouveaux financements

Date de publication : septembre 22, 2024
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Lors du Forum des transports de la Banque africaine de développement (BAD) à Abidjan le 18 septembre 2024, le ministre camerounais des Travaux publics, Emmanuel Nganou Djoumessi, a sollicité une augmentation des financements pour améliorer les infrastructures routières.

 

Avec seulement 9 % de ses routes bitumées sur un total de 121 873 km, le ministre a plaidé pour une augmentation des financements de cette institution panafricaine, visant à améliorer les liaisons avec les pays voisins, notamment le Tchad, le Congo, la République Centrafricaine (RCA) et le Nigeria.

 

Cette demande de financements revêt une importance particulière, car les échanges commerciaux entre le Cameroun et les pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) demeurent limités. Ces échanges peuvent être directement influencés par l’état dégradé de certains corridors routiers, qui n’assurent pas la fluidité du trafic. Par exemple, en 2023, les importations en provenance d’autres nations africaines n’ont représenté que 9,5 % du total, et parmi les pays de la CEMAC, seul le Gabon est parvenu à se hisser dans le Top 10 des partenaires commerciaux, avec une part de marché de 0,7 %. Toujours selon l’Institut national de la statistique (INS), les exportations vers les autres pays de la CEMAC n’ont atteint que 8,1 % durant la période examinée.

 

Parmi les projets d’infrastructure routière visant à renforcer les liaisons entre le Cameroun et la RCA figure le corridor Batouri-Yokadouma-Moloundou-Frontière Congo, long de 450,5 km. Ce corridor, qui traverse des zones clés et relie le Cameroun à la RCA, est essentiel pour faciliter le commerce et le transport, notamment de marchandises vers ces marchés voisins. Le coût prévisionnel de ce projet est d’environ 300 milliards de Fcfa et il est attendu depuis cinq ans, avec de sérieux impacts sur l’activité économique en raison des délais de voyage prolongés.

 

Un autre projet d’envergure est la route Ngaoundéré-Garoua, longue de 240,85 km, qui établit un lien entre la région de l’Adamaoua et celle du Nord Cameroun. Ce projet s’inscrit également dans le corridor Douala-N’Djamena vers le Tchad, par lequel transitent chaque année environ 350 milliards de Fcfa de marchandises tchadiennes. Les travaux sont prévus pour débuter au premier trimestre 2025, mais il est impératif de mobiliser 282,7 milliards de Fcfa, selon une correspondance du ministre d’État, Ferdinand Ngoh Ngoh, adressée à Emmanuel Nganou Djoumessi le 31 octobre 2023.

 

En attendant l’accord final de la BAD concernant le décaissement des fonds pour ces projets routiers, il convient de rappeler que cet organisme de financement avait déjà exprimé, il y a quatre ans, des préoccupations face aux obstacles qui freinent l’avancement des projets en cours. Parmi ces obstacles figurent la lenteur dans la maturation des projets, les retards dans la passation des marchés, le déblocage des fonds de contrepartie et, parfois, une faible qualité des demandes de paiement. Selon des sources gouvernementales, le portefeuille de la BAD dans le secteur routier camerounais s’élève à 824,8 milliards de Fcfa, représentant 54 % de l’enveloppe globale, faisant ainsi de la Banque le principal partenaire financier du Cameroun dans ce domaine crucial.

 

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