Le ministre des Finances Hervé Ndoba et son collègue du Plan et de l’Economie Richard Filakota sont attendus à Washington dans le cadre de la réunion annuelle des institutions de Bretton Woods. Si l’enjeu de cette réunion consiste habituellement pour le gouvernement centrafricain à présenter les orientations économiques de son budget, cette fois-ci ce n’est pas le cas.
Alors que le gouvernement est attendu depuis le 15 septembre à déposer le projet de loi des Finances pour l’année 2025, le gouvernement ne s’est pas plié à cette exigence constitutionnelle. En réaction, le président de l’Assemblée nationale a tapé du poing sur la table en ces termes :
« Monsieur le premier ministre, la loi fait obligation au gouvernement de déposer sur la table de l’Assemblée nationale le projet de loi de finances. Mais force est de constater que le gouvernement ne fait pas assez pour respecter la constitution et j’engage votre gouvernement à donner du sens à cette disposition de la loi » a lancé Mathieu Simplice Sarandji.
La cause du retard : les difficiles discussions du gouvernement avec le Fonds Monétaire International (FMI).
Pour contourner les difficultés, le gouvernement a soumis à l’approbation des députés le 12e provisoire. Ce collectif budgétaire de 292 milliards de Cfa permet au gouvernement de donner les orientations pouvant permettre de tenir la barque d’ici à décembre. Le ministre des Finances et du budget espère profiter de ce répit pour capitaliser les discussions avec le FMI. Il a réagi devant les députés de la façon suivante :
« Par ce vote, les élus de la nation ont compris les difficultés que nous traversons, ils ont compris les enjeux, car ce collectif nous permet d’adresser un enjeu important pour lequel notre partenaire traditionnel nous accompagne » a indiqué à Gavroche RCA, Hervé Ndoba, ministre des Finances et du budget.
Les difficultés auxquelles fait allusion le ministre des Finances résultent des positions du FMI.
« La raison pour laquelle le projet de loi de finances initial 2025 n’a pas encore été déposé sur la table de l’Assemblée nationale, c’est évidemment parce que nous sommes en discussions avec le FMI pour pouvoir converger ensemble sur un ensemble de repère quantitatif et structurel que nous négocions dans le cadre de programme de facilité élargie de crédit. Alors nous espérons trouver ce point de convergence de sorte que dès notre retour ce projet de loi puisse être transmis à l’Assemblée nationale » a indiqué à Gavroche le ministre des Finances Hervé Ndoba.
Cette annonce faite par le membre du gouvernement survient peu après le communiqué du FMI qui revoit à la baisse la prévision de croissance du pays. Parmi les repères au centre des échanges, c’est le déblocage des prix des hydrocarbures. Le FMI a conditionné son appui au gouvernement qui n’a pas reconsidéré sa politique dans le secteur des hydrocarbures.
La Centrafrique, pays à faible économie d’Afrique centrale, mise beaucoup sur l’aide extérieure car c’est ce qui pèse beaucoup sur l’élaboration du budget national. En attendant, le pays peut compter sur l’aide budgétaire de la France.