Après des tirs sporadiques à Zémio et Obo, la population de l’Est de la République Centrafricaine retient son souffle après des heurts entre la population autochtone et les forces armées centrafricaines et leurs supplétifs russes.
Mais ce répit n’entrave en rien le dégoût de cet originaire du Haut Mbomou. « Tellement qu’ils veulent tout donner aux Russes qu’ils ont fini par donner en sacrifice la population zande du haut Mbomou. Leur péché originel c’est d’appartenir à la communauté marginalisée. On ne nous considère pas comme des être humains. C’est pour cette raison qu’au nom de l’accord entre Faustin Archange Touadera et l’UPC, il est capable de déployer les Russes et les forces de défense et sécurité de nous traquer et nous tuer » a dénoncé Gabin Mboli Foufouele.
L’inaction du gouvernement et la colère qui monte au sein des troupes
En seulement peu de temps, la crise dans l’Est a fait déjà des victimes au sein de la police, la gendarmerie et des forces armées centrafricaines lesquelles sont sur un terrain peu maîtrisé.
« Le comble dans cette histoire est que l’armée a toujours été à côté de la plaque. Pour mémoire Judes Ngayakon, ancien préfet du Haut Mbomou avait un rapport difficile avec la population autochtone laquelle le traitait d’être de mèche avec les rebelles de l’UPC. Cette volonté de protéger à tout prix la minorité a entraîné le représentant de l’Etat à faire des rapports tronqués sur la base desquels le gouvernement a décidé de l’implication des Russes » a raconté Honoré Kpiwé, acteur humanitaire dans la région.
« Mais le paradoxe dans ça, les militaires déployés sont en sous effectifs et ne peuvent réussir leur mission puisque la population autochtone n’accepte pas cette guerre qu’on lui fait au détriment d’une communauté protégée par le pouvoir de Bangui et qui a commis des exactions et crimes de sang. L’autre aspect est aussi la faible représentation de l’autorité de l’Etat dans la zone qui donne la perception d’une région oubliée. Ceci étant les militaires ne vont pas bénéficier du renseignement nécessaire pour bien mener leur mission. Du coup, FACA, policiers et gendarmes y compris les Russes, sont considérés comme étant sur un territoire conquis. Quelle sera la finalité? Eux même aviseront » dit-il.
Bangui débordé
« Mais ce cris de détresse, le gouvernement ne l’entend pas et en a une autre perception. C’est pourquoi il est temps pour le gouvernement de se ressaisir » appelle Judes Mbifoyo, un notable de la région.
La situation humanitaire se dégrade
Pendant ce temps les déplacés se mobilisent à l’église catholique n’ont pas de secours.
« Nous sommes ici contre notre gré. C’est parce qu’on nous a imposé une guerre qui n’est pas la nôtre. Nos maris et frères sont obligés de vivre en cachette traqués par les mercenaires russes de Wagner sur le sol de leurs ancêtres. Nous n’attendons rien du gouvernement même s’il ne fait pas encore de geste. Nous voulons la paix simplement. La LRA de Joseph Kony nous a décimé, l’UPC nous tue et maintenant les mercenaires de Wagner c’en est de trop » a lancé Isabelle une habitante d’Obo.
La crise, loin de trouver une solution durable mais Touadera au cœur d’un dilemme, celui du calcul politique et électoral d’une part et le choix entre Wagner et son peuple à travers l’unité d’autre part.