Extradé du Cameroun au début du mois de mai, l’ex-chef rebelle centrafricain Armel Sayo a été inculpé pour rébellion, crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Ces accusations portent sur ses récentes activités au sein d’un nouveau groupe armé hostile au régime du président Faustin-Archange Touadéra.
Mais pour Amnesty International, ces poursuites ne vont pas assez loin. L’organisation de défense des droits humains exhorte les autorités centrafricaines à inclure dans la procédure les graves exactions commises par le mouvement Révolution et Justice (RJ), dirigé par Armel Sayo entre 2013 et 2019.
« Les victimes attendent justice depuis plus de dix ans », déclare Marceau Sivieude, directeur régional par intérim d’Amnesty pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre. Il rappelle que dans la région de Paoua, théâtre des opérations du RJ, plus de 60 000 personnes avaient été déplacées à la fin de l’année 2017 en raison des violences perpétrées par ce groupe.
Amnesty demande donc une enquête approfondie, qui ne se limite pas aux événements récents, afin de garantir justice aux nombreuses victimes des exactions passées.