La République a célébré ce 11 mai la journée nationale dédiée aux victimes de la crise qu’a traversée le pays depuis 2012 et qui continue encore malheureusement.
« Je suis ému, cette date me rappelle l’attaque de l’hôpital de l’amitié où nous fuyions les attaques dans les quartiers pour nous réfugier. Mais c’est dans cet hôpital que la colonne des forces tchadiennes a fait irruption tuant des femmes et des hommes. Mon père a été tué. Mais il ne suffit pas de se réunir et de se dire nous commémorons les victimes. L’idéal est de bâtir la société de manière à ce que les même faits ne se reproduisent pas » a témoigné Baudoin.
Les victimes lassées par la justice balbutiante.
« Nous les victimes nous attendons du gouvernement de la réponse judiciaire. Mais la CPS a prononcé des sentences qui sont faibles à nos yeux. La Cour Pénale Internationale n’a pas aussi fait ce qu’on attend d’elle c’est à dire des actions fortes pour arrêter les bourreaux. Aujourd’hui le gouvernement est beaucoup plus dans les arrangements politiques, accords par ci, accord par là avec les rebelles. Donc, ce sont des signes qui ne rassurent pas à mon avis. Nous voulons une justice qui juge les bourreaux au lieu des cours et tribunaux qui font la part belle aux bourreaux laissant les victimes sur les quais » s’est insurgé BasileYatangao membre de l’association des victimes.
Le gouvernement fragilisé dans la lutte contre l’impunité.
Alors que le gouvernement joue sur plusieurs tableaux notamment celui de la paix et de la justice, la balance est beaucoup plus du côté de la paix qui met de côté la question de justice.
« Le gouvernement s’est montré très indulgent vis à vis des criminels ce qui ne le dédouane pas dans cette affaire. La CPS a arrêté Hassan Bouba, mais c’est le gouvernement qui l’a libéré et remis en fonction. Donc on peut simplement tirer la conclusion que c’est le gouvernement qui a tué la justice. Mais il n’y a pas que ça, le gouvernement, très limité dans sa marge de manœuvre, fait obstacle par exemple à la CPI pour juger le criminel de Guen. Aux dernières nouvelles nous avons appris qu’il a refusé de parler. Tout ça pour dire que la situation est préoccupante. Le suspect Edmond Beina disputé par la CPS et la CPI aurait refusé de parler aux juges. Voilà les conséquences de ce que font nos autorités » a déploré Constantin.
Si la cour pénale spéciale, un tribunal hybride censé jugé les crimes, parrainé par l’ONU accélère les audiences, elle a jugé les crimes de Koundjili et Lemouna et fait la réparation loin de calmer la soif des victimes.
Ce 11 Mai, les victimes mettent de la pression pour avoir la réponse à leurs préoccupations.