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CENTRAFRIQUE – POLITIQUE : Touadera dans le déni face à la pénurie d’eau et d’électricité

Date de publication : avril 7, 2025
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Alors que Bangui continue de faire face aux problèmes d’eau et d’électricité, le président Touadera n’a pas changé de logiciel de réponse. Ce 30 mars, jour marquant le 9eme anniversaire de son accession à la magistrature suprême, il a répondu à ses détracteurs mais aussi aux consommateurs en ces termes. « L’un des défis de l’heure est celui de l’énergie. L’énergie, vous le savez, est devenue l’un des plus grands défis auxquels le monde est confronté. Elle est reconnue comme l’un des éléments essentiels au développement de l’activité économique des entreprises autant que la vie quotidienne des ménages. Avec la digitalisation de l’administration, ce besoin devient crucial. C’est un défi colossal qui peut radicaliser les tensions très fortes au sein de la société, surtout lorsqu’elles sont alimentées par des désinformations et des déclarations irresponsables. Nous devons redoubler d’effort pour rendre l’énergie disponible et accessible pour nos populations et pour le secteur productif » a-t-il fait savoir.

 

Touadera désigne les boucs émissaires

 

La meilleure défense étant l’attaque, Touadera passe désespérément à l’assaut contre la société civile et l’opposition démocratique.

 

« A ceux qui, par démagogie, tentent de trouver des responsables à la situation actuelle de l’énergie, je tiens à rappeler que l’énergie n’a pas été au cœur des politiques de développement, depuis au moins quarante (40) ans. La conséquence, dont nous sommes tous responsables, est la faible production et distribution de l’énergie qui impacte négativement sur la relance de l’économie nationale. Depuis le 30 mars 2016, nous avons fait de l’énergie une priorité nationale absolue. Les efforts déployés par le Gouvernement, avec l’appui des partenaires, nous ont permis de passer de 37 mégawatts en 2016 à 100 mégawatts en 2024, nous approchant ainsi de la satisfaction du besoin en énergie qui est de 150 mégawatts pour la Ville de Bangui » a-t-il insisté.

 

Des efforts comme pour dire que le gouvernement est à pied d’œuvre. Et lui d’ajouter : « Bien sûr, des efforts se poursuivent pour la production et la fourniture d’électricité à nos villes de province en vue de relancer l’économie à la base. En dépit des progrès importants réalisés dans la fourniture de l’eau potable, passant de 32% en 2016 à 47% en 2023, correspondant à la fourniture d’eau potable à 1.200.000 personnes, nous devons poursuivre les efforts pour répondre aux besoins légitimes de nos concitoyens, surtout pendant la saison sèche. Il nous faut ouvrir un vrai débat public sur l’énergie et l’eau, deux secteurs qui subissent les évolutions sociétales et du changement climatique. Un autre défi que nous devons relever est celui que nous impose le changement climatique. Nous vivons une crise climatique et environnementale croissante. Le changement climatique et la dégradation environnementale contribuent à un accroissement des tensions et des conflits dans notre pays, surtout dans nos provinces. Les récents conflits entre les agriculteurs et les éleveurs dans les Préfectures de l’Ouham-Pendé et de Lim-Pendé est une illustration que les menaces sécuritaires liées au climat doivent être prises extrêmement au sérieux » a-t-il soutenu.

 

Des réactions n’ont pas tardé

 

D’abord au sein de la population, on considère qu’il s’agit d’un discours qui contraste avec la réalité.

 

« C’est depuis 9 ans jour pour jour que le président Touadera et son gouvernement nous habituent avec ce discours. Mais toujours est il que notre quotidien ne change pas. Pourquoi dire que c’est depuis 40 ans ? Mais il a eu cinq ans en tant que premier ministre du général François Bozizé, puis il est devenu président lui même pendant 9 ans donc en 14 ans, cela fait deux mandats plus 3 ans supplémentaires à faire du surplace. Si on n’est pas capable de résoudre un problème d’eau et d’électricité on ne fera pas autre chose » a indiqué Jeanine Korobaté.

 

L’opposition ne tarit pas de critiques

 

« La colère en un mot, parce qu’on ne peut pas être si inefficace et après chercher des boucs émissaires. Touadera veut simplement nous dire qu’il est dépassé par la gouvernance et qu’il ne peut pas mieux faire que de piller les ressources du pays, mettre la main sur le trésor et voyager. Le reste ce n’est pas son problème. C’est la raison pour laquelle on ne lui laissera pas une minute de plus à la fin de son mandat » souligne Me Crepin Mboli-Goumba président du parti politique PATRIE et coordonnateur du bloc des républicains pour la défense de la constitution (BRDC).

 

Martial Pabandji pourtant inconditionnel du régime de Bangui, a lui aussi critiqué la gouvernance Touadera en ces termes. : « Le pays est en lambeaux, toujours les mêmes et que du vol. Les ministres et nous sommes dans un pays d’éternels assistés en commençant par le président. Même son téléphone on lui paye. Nous avons plus de 300 ONGs dans le pays. Chaque fois on fait sortir de l’argent du trésor pour la mairie. Mais pour quel résultat ? Lorsqu’on est ministre des Finances, quand il y a un problème, on sort de l’argent pour le résoudre et il en est de même pour un premier ministre » a lâché Martial Pabandji, membre du Haut Conseil de la Communication (HCC).

 

Malgré l’assurance de Touadera qui, au lieu de trouver des solutions à la pénurie chronique de l’eau et l’électricité, préfère se contenter de désigner des boucs émissaires.

 

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