La commune de Sosso Nakombo a procédé à une évacuation des habitants et des opérateurs économiques. Objectif : embellir la ville et redorer son blason. Mais cette opération ravive la tension encore vive au sein de la communauté.

« Nous avons pour ambition de donner à la ville de Sosso Nakombo son éclat et lutter contre l’anarchie. Il me semble que c’est le travail de la collectivité. Alors nous nous sommes fondés sur le plan de développement de la ville pour procéder à cette opération et les habitants sont informés bien avant, mais ils ne veulent pas se conformer à la loi. Alors à un moment donné, il faut agir » a indiqué Albert Nakombo, président de la délégation spéciale de Sosso Nakombo.

La colère grande

La population accueille avec froideur ce projet. « Nous sommes tous sujets du roi Albert qui décide de tout et de rien dans cette région. Il nous prive d’accès au site aurifère, il confisque les vastes étendues à son profit et ses partenaires chinois. Maintenant, c’est à nos maisons, aux tombes de nos disparus, bref a notre identité qu’il s’en prend. Mais personne ne lui laissera ça et il est temps que ça cesse » nous a laissé entendre Odilon un habitant de Sosso Nakombo.

« Je suis veuve et c’est cette maison qui me procure un peu de moyen et c’est mon unique trésor. Est-ce un caprice, de détruire ou la volonté de nuire ? Franchement, je n’ai pas de mot, mais je demande à ce monsieur d’être humain et d’arrêter de nous considérer comme des sous-hommes » a souligné Georgette.

Pour l’ancien député de la localité Mathurin Dimbélé Nakoué, cette initiative municipale cause la désolation et c’est depuis longtemps que ça dure.

« Oui, c’est triste et bien dommage, le maire Albert Nakombo a mis en exergue une approche des travaux communaux. Il a détruit des biens et des sépultures même de mon père. Mais cela n’est pas de son ressort, c’est le travail de l’urbanisme et c’est bien dommage » a déploré l’ancien député de Sosso Nakombo.

La localité de Sosso Nakombo regorge d’important filons aurifères entre les mains du tout puissant maire Albert Nakombo. De quoi alimenter le bras de fer perpétuel entre le maire et les habitants, lequel a déjà coûté la vie à ses partenaires chinois lynchés dans la zone en octobre 2018 par la population.