Félix Tshisekedi intensifie la répression contre le M23-AFC en offrant des récompenses pour la capture de ses leaders, une décision qui pourrait aggraver le conflit en République Démocratique du Congo.
Suite à un mandat d’arrêt resté sans effet, le président congolais Félix Tshisekedi a franchi une étape décisive en mettant à prix la tête de trois figures emblématiques du M23-AFC : Corneille Nangaa, coordonnateur de l’Alliance Fleuve Congo, Sultani Makenga, chef rebelle, et Bertrand Bisimwa, président de la branche politique du mouvement. Une récompense de 5 millions de dollars est désormais offerte pour leur capture, accompagnée d’une prime de 4 millions pour toute information menant à l’arrestation de leurs complices en fuite. Cette décision suscite des interrogations quant aux réactions de Nangaa et de ses lieutenants. Leurs nuits seront-elles encore paisibles ou la menace de cette mise à prix va-t-elle exacerber la tension ?
Cette manœuvre audacieuse du régime semble marquer un tournant dans la lutte contre le M23, mais on peut s’interroger sur son efficacité réelle. Les enjeux politiques sont délicats : Tshisekedi, en tentant de redresser son image face à des accusations de compromission avec son prédécesseur Joseph Kabila, pourrait ne faire qu’aggraver le conflit. La mise à prix des leaders du M23 risque, en effet, de renforcer l’hostilité, ancrant davantage les rebelles dans leur position et empêchant l’établissement d’un dialogue constructif, pourtant réclamé par de nombreux acteurs, y compris des représentants de la société civile.
Derrière cette dynamique se cachent des intérêts géopolitiques s’entremêlant avec les ressources naturelles du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, un terrain aux richesses convoitées par des acteurs internationaux. La détermination de Tshisekedi à éradiquer le M23 pourrait se révéler périlleuse, face à des forces beaucoup plus puissantes, installant la République Démocratique du Congo dans un cycle de violence dont l’issue reste incertaine.