Le gouvernement tchadien a ordonné le retrait des troupes françaises au moment où les tensions diplomatiques augmentent en raison d’une campagne électorale sous un climat de mécontentement et de critiques croissantes contre la présence militaire française, tandis que Mahamat Idriss Déby Itno renforce ses liens avec des pays comme la Hongrie, la Turquie et les Émirats arabes unis.
Le gouvernement tchadien a ordonné aux troupes françaises de quitter le pays d’ici fin janvier 2025, marquant une rupture définitive des relations militaires en plein contexte électoral avec une participation de seulement 38 % due au boycott de l’opposition. Ce retrait, qui rappelle des situations similaires au Mali, au Burkina Faso et au Niger, coïncide avec la déclaration des autorités tchadiennes affirmant leur souveraineté, malgré les efforts de Paris pour maintenir des relations stables.
La décision du gouvernement tchadien de mettre fin à l’accord de coopération militaire avec la France a été prise sans consultation adéquate des hauts responsables, impliquant uniquement des figures restreintes comme le président Mahamat Idriss Déby “Kaka” et quelques conseillers proches. Ce retrait s’inscrit dans une réorientation politique, sous la pression de groupes pro-russes et de partisans de l’ancien président Hissène Habré, frustrés par le comportement du président Emmanuel Macron et par l’impression d’un manque de soutien français face aux tensions régionales, accentuant ainsi les divergences entre N’Djaména et Paris.
Mahamat Idriss Déby Itno, surnommé Kaka, a intensifié ses critiques de la présence militaire française au Tchad après la visite controversée de Jean-Noël Barrot, un retournement notable après sa demande initiale de coopération renforcée avec Paris. Cette tension a été exacerbée par les échecs de l’opération Haskanite, qui a causé la mort de plus de 40 militaires tchadiens, entraînant une frustration parmi les troupes françaises et alimentant un climat de mécontentement face à la gestion de la sécurité au Tchad.
La présence militaire française au Tchad a initialement fourni des emplois et des contrats aux Tchadiens, ainsi qu’un soutien de l’Union européenne et d’organisations non gouvernementales. Cependant, après le retrait des officiers français favorables à la France, le président Mahamat Kaka a renforcé son contrôle sur l’appareil de sécurité en forgeant de nouveaux accords militaires avec la Hongrie, la Turquie et les Émirats arabes unis, qui cherchent à influencer la politique locale en soutenant le général soudanais Mohamed Hamdan Dagalo “Hemeti”.