Standard & Poor’s a réduit les notes de crédit souverain du Congo-Brazzaville, indiquant un risque imminent de « défaut » d’ici six mois si la situation financière du pays ne s’améliore pas.
L’agence de notation Standard & Poor’s (S&P Global Ratings) a frappé un coup dur au Congo-Brazzaville, annonçant le 30 octobre une dégradation significative de ses notes de crédit souverain. Les notations à long et à court terme en monnaie locale ont été abaissées de « B-/B » à « CC/C », tandis que les emprunts souverains en devises sont désormais notés « CCC+/C », accompagnés de perspectives inquiétantes. Ces changements alarmants pourraient présager un nouveau recul vers le statut de « défaut » dans les six mois si le pays ne parvient pas à redresser rapidement sa santé financière.
Ces perspectives négatives soulèvent des doutes quant à la capacité du gouvernement de Brazzaville à stabiliser ses finances publiques. S&P a également exprimé des réserves concernant une récente proposition de restructuration de la dette, jugée risquée en raison de la pression croissante sur la liquidité. Environ 60 % de la dette sur le marché régional doit être remboursée d’ici la fin 2026, accentuant ainsi le besoin urgent d’une gestion financière rigoureuse et efficace.
Pour faire face à cette situation critique, le gouvernement a proposé un échange de sa dette régionale, qui s’élève à 3,8 milliards de dollars, contre de nouvelles obligations en francs CFA avec des échéances allant jusqu’à 10 ans. Cependant, cette solution suscite des inquiétudes parmi les analystes, qui avertissent que la capacité du pays à obtenir de nouveaux financements reste limitée, surtout avec un taux de souscription des nouvelles émissions chuté à 48 % en 2024. De plus, la ligne de crédit du FMI, d’un montant de 455 millions de dollars, devrait expirer en décembre 2024, rendant essentiel le déblocage de nouveaux fonds pour éviter une crise majeure.