Bien que soutenue par le Fonds Monétaire International (FMI), la récente décision de la COBAC pour réduire le risque souverain suscite des inquiétudes quant à l’impact sur la liquidité des banques et la reprise économique des États de la CEMAC.
Les nouvelles directives de la Commission Bancaire de l’Afrique Centrale (COBAC) obligent les banques à réévaluer leur approche du financement en intégrant un critère de durabilité fondé sur la solidité économique des États membres. Bien que cette initiative puisse sembler avantageuse à long terme, en sécurisant les actifs des banques et en améliorant la gestion des risques, de nombreux acteurs du marché s’inquiètent des conséquences immédiates de cette décision. Selon des analystes du secteur, elle pourrait déboucher sur une pénurie de liquidités pour les entreprises, risquant d’étouffer l’accès au crédit dans une région déjà fragile sur le plan économique.
Par ailleurs, les États de la CEMAC, qui viennent de traverser des crises économiques aggravées par la chute des prix des matières premières, pourraient se retrouver dans une situation précaire. Les entreprises locales, particulièrement celles des secteurs clés comme l’agriculture et l’industrie, pourraient souffrir d’une réduction des financements disponibles. Face à ces craintes, plusieurs institutions financières ont exprimé leur mécontentement, arguant que cette décision ne prend pas suffisamment en compte les réalités économiques locales.
Des experts soulignent qu’en l’absence de soutien adéquat et de mesures d’accompagnement, cette décision pourrait compromettre les chances de relance économique tant attendue. La nécessité de respecter les critères de convergence, tout en affrontant des pressions économiques internes, crée un dilemme crucial pour les banques et les gouvernements de la région. Pour atténuer ces effets, il serait pertinent que la COBAC envisage une approche plus flexible, capable de garantir la santé du secteur bancaire tout en soutenant la croissance économique des États membres. En somme, bien que la réattribution des taux de pondération par la COBAC témoigne d’un souhait d’assainissement des finances publiques, elle soulève des préoccupations légitimes au sein d’une industrie déjà confrontée à de nombreux défis.