Le parti d’opposition “Les Transformateurs” exige une nouvelle transition au Tchad après des élections marquées par une faible participation et des accusations de fraude.
Le parti d’opposition “Les Transformateurs”, dirigé par Succès Masra, a appelé à “une nouvelle transition” au Tchad à la suite des élections législatives, provinciales et locales, qui ont été marquées par une participation décevante et des accusations de fraude. Dans un communiqué transmis à l’AFP, les Transformateurs ont déclaré qu’ “une nouvelle transition est devenue une évidence inéluctable et indispensable pour engager un dialogue avec tous les Tchadiens en tirant les leçons de cet échec”. Selon l’Agence nationale de gestion des élections, le taux de participation s’est élevé à 52,37 % au Tchad et à 36,22 % dans la capitale, N’Djamena, ce qui a été qualifié de “retentissant échec” par l’opposition, en raison d’un “boycott massif” qu’elle avait encouragé.
Succès Masra, ancien Premier ministre, a perdu l’élection présidentielle de mai 2024 face à Mahamat Idriss Déby Itno, qui a été porté au pouvoir par un coup d’État en avril 2021 après la mort de son père. Les résultats en faveur de Déby, qui a été élu avec 61,3 % des voix et une participation de 75 %, ont été qualifiés de truqués par Masra. Le Mouvement patriotique du salut (MPS), le parti au pouvoir, a rejeté ces accusations, qualifiant le boycott des Transformateurs de “stratégie destructrice”. De plus, plusieurs autres partis ont rapporté des irregularités, notamment des allégations de vote multiple par des militaires et des intimidations électorales.
Les dernières législatives au Tchad remontent à 2011, avec un processus de renouvellement parlementaire initialement prévu en 2015 qui a été reporté en raison de menaces djihadistes, de difficultés économiques, de la pandémie de coronavirus et des transitions politiques post-putsch. En 2021, un parlement transitionnel de 93 membres a été constitué par décret présidentiel. Récent dans ses déclarations, Mahamat Idriss Déby a été promu maréchal le 21 décembre et a affirmé que son accession au pouvoir avait “évité au pays de sombrer dans le chaos”, tandis que l’opposition dénonce un régime qu’elle considère comme autocratique et répressif.