Landry Ulrich Nguema Ngokpele est placé sous mandat de dépôt et transféré à la maison d’arrêt central de Ngaragba. Le journaliste directeur de publication du journal “Le Quotidien de Bangui” est mis en cause pour incitation à la haine et à la révolte suite à un article de presse qu’il a publié annoncé la présence de l’ancien président François Bozizé.
Extrait de sa cellule préventive de la Section de Recherche et d’investigation (SRI) où il est détenu depuis le 8 mai, Landry a été notifié des faits qu’on lui reproche avant d’être transféré à la maison d’arrêt de Ngaragba. Son avocat dénonce une justice arbitraire.
“Mon client est placé sous mandat de dépôt en violation des procédures depuis le premier jour de son arrestation jusqu’aujourd’hui. C’est illégal et nous allons nous battre pour obtenir sa libération” a indiqué Me Loutomo.
L’union des journalistes du pays a qualifié des charges politiques et non un délit de presse. ” Le procureur est dans une démarche purement politique que judiciaire. L’incitation à la haine ? Mais il y en a plein qui le font et qui ne sont pas inquiétés notamment le conseiller spécial du président Touadera qui ne s’en cache pas d’ailleurs” s’exclame son vice-président sur son compte Facebook.
Avant son placement sous mandat de dépôt, le cardinal Dieudonné Nzapalainga s’est dit uni avec le saint Père Léon XIV pour demander sa libération.
Landry va comparaître dans une semaine le 19 notamment pour répondre des actes qui lui sont reprochés.
Le journaliste Landry Nguéma Ngokpélé incarcéré à Ngaragba
Le journaliste centrafricain Landry Nguéma Ngokpélé a été officiellement placé sous mandat de dépôt ce mercredi 14 mai 2025, à la suite d’une ordonnance émise par Mathieu Nana Bibi, doyen des juges d’instruction du Tribunal de Grande Instance de Bangui. Il a été transféré le jour même à la Maison d’arrêt de Ngaragba, en attendant son interrogatoire fixé au 19 mai à 9 h 00.
Né le 4 janvier 1978 à Bangui, Ngokpélé dirige Le Quotidien de Bangui, un journal d’investigation. Il fait face à de lourdes accusations entre autres incitations à la haine contre le gouvernement, diffusion d’informations susceptibles de troubler l’ordre public, appel à la révolte et atteinte à la Constitution et aux institutions de l’État. Des faits passibles de sanctions selon les articles 292 et 295 du Code pénal centrafricain.
D’après l’ordonnance, la gravité des charges justifie une détention préventive de cinq jours, conformément à l’article 94 du Code de procédure pénale. Lors de son transfèrement, le journaliste est apparu affaibli, le visage fermé et les traits marqués par la fatigue. Ses proches s’inquiètent de son état de santé, d’autant qu’il observe depuis lundi une grève de la faim.
Son arrestation fait déjà réagir. Des voix s’élèvent dans les milieux de la presse et parmi les défenseurs des droits humains pour dénoncer une menace croissante sur la liberté d’expression en République Centrafricaine.
Landry Nguéma Ngokpélé avait été interpellé le 8 mai par des éléments de la gendarmerie nationale, réputés proches du ministre de la Jeunesse et des Sports, après la publication d’un article impliquant ce dernier dans des affaires présumées de détournements de fonds publics, d’enlèvements et de meurtres.