Bangui et Kinshasa ont signé dimanche un accord de défense entre les deux pays. Cet accord prévoit l’entraide mutuelle en cas d’agression, la formation des troupes et le partage de renseignement entre les deux parties.

Bangui qui a déjà un accord similaire de défense avec Kigali (Rwanda) qui est en guerre avec la RDC dans le nord Kivu. Kigali dispose des forces spéciales qui sécurisent les institutions de la République centrafricaine d’une part et est d’autre part un pays contributeur des troupes au sein de la Minusca, la mission onusienne en République Centrafricaine.

La République Centrafricaine partage une longue frontière avec la RDC et la position du Rwanda en RCA n’est pas du goût du voisin congolais. En 2022 déjà et dans un câble diplomatique, l’ambassadeur de la RDC à Bangui avait alerté son pays du déploiement des forces rwandaises le long des frontières avec son pays, ce qui menacerait les intérêts stratégiques de la République Démocratique du Congo.

Mais si le Rwanda avait démenti en son temps l’idée de constituer une menace pour la RDC à partir de la Centrafrique, le ministre centrafricain de la défense Claude Rameau Bireau dit privilégier les intérêts de la RDC et de la RCA.

« Nous avons une frontière commune avec la RDC et nos rebelles s’approvisionnent à partir de la RDC. Il est donc nécessaire pour nous de signer cet accord pour partager les informations » a-t-il indiqué à Gavroche RCA.

Interrogé sur le caractère ambigu de l’accord avec la RDC, le membre du gouvernement se dit confiant du rôle de médiateur qu’aura à jouer Bangui entre Kigali et Kinshasa.

« L’Afrique n’a pas seulement à s’entredéchirer et pour ce qui concerne le conflit entre la RDC et le Rwanda, la RCA va être au milieu pour inciter les parties au dialogue » a lancé Claude Rameau Bireau.

Le Rwanda a formé les forces spéciales centrafricaines et le bataillon d’intervention rapide. Mais pour le ministre, la RDC a elle aussi un centre d’instruction qui forme des officiers et sous-officiers centrafricains.

Plusieurs organisations issues de la société civile estiment pour leur part que Faustin Archange Touadera joue avec le feu.

« Nous sommes dans un cas de figure où le président centrafricain engage ses compatriotes dans une relation difficile. L’ami de mon ami est mon ami et l’ennemi de mon ami est mon ennemi. C’est simple et avec l’accord signé, ne soyons pas surpris que demain cela nous revienne à la figure » a indiqué Karl Blagué du groupe des défenseurs de la constitution du 30 mars 2016.

Cet accord survient une semaine jour pour jour après celui signé entre Bangui et Kampala.