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CENTRAFRIQUE – EGLISE: Le message des Evèques aux Centrafricains

Journaliste : Gavroche
La source : Gavroche
Date de publication : juillet 11, 2022
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Gavroche Centrafrique reproduit ici le message de la Conférence épiscopale de Centrafique à la population du pays

 

Chers frères et sœurs en Christ et vous tous, hommes et femmes de bonne volonté, épris de bonté, de justice et de paix, à vous tous, grâce et paix de la part de Dieu le Père et de notre Seigneur Jésus-Christ. Réunis en Assemblée plénière à Bambari du 20 au 27 juin 2022, nous, Évêques de Centrafrique, avons prié et échangé sur la marche synodale de nos diocèses ainsi que sur les différentes situations humanitaires et sécuritaires, éducatives et socio-économiques qui déterminent et rythment la vie de nos fidèles et concitoyens.

 

Lors de notre message du 14 janvier 2022, nous nous sommes attelés à montrer combien le paradigme de la synodalité, celui de marcher

ensemble avec et malgré nos différences, peut inspirer de manière significative la marche de notre pays. Enlisé au cœur d’une exacerbation de tensions diplomatiques et géopolitiques, notre pays est confronté tout à la fois à une crise de valeurs morales fondamentales et civiques et à une déliquescence du système éducatif. Il vit encore une nouvelle forme de crise d’unité autour du dialogue républicain comme marche vers la paix à construire.

 

Contexte sociopolitique du Pays

 

Si une avancée significative en vue d’un retour à la paix sur toute l’étendue du territoire est constatée et doit être saluée, il n’en demeure pas moins que certaines zones et contrées de notre pays sont encore en prise, sinon sous le contrôle des groupes armés qui sévissent et maltraitent la population. L’insuffisance de moyens et équipements adéquats défavorisent nos militaires dans leur capacité à défendre le peuple. Cette présence calamiteuse des groupes armés est source de paralysie. Ce qui empêche les populations de vaquer à leurs occupations. La libre circulation des biens et des personnes est lourdement entravée. Les écoles et les établissements publics ne fonctionnent pas normalement. Les autorités politiques et administratives désertent leur poste d’affectation ou refusent de s’y rendre. Dans certaines villes, une crise alimentaire est à craindre en raison des destructions des champs et des vols de bœufs.

 

De nouveaux points d’attention, en ce qui concerne la situation actuelle de notre pays, ne devraient pas être occultés et passés sous silence. Des velléités autour de la révision constitutionnelle pendant et au sortir du Dialogue Républicain ainsi que la question de la crypto monnaie sont aujourd’hui source d’inquiétudes et de préoccupations. A ce lot, s’ajoute la pénurie du carburant qu’endure déjà très difficilement le pays. Elle paralyse de manière générale la vie socio-économique. Elle provoque une flambée vertigineuse des prix des denrées alimentaires et des produits de première nécessité avec une rupture des stocks. La vie sociale fonctionne aujourd’hui au rythme de capacité d’approvisionnement avec cette longue file d’attente de véhicules assortie parfois de regrettables scènes de violences. Dans nos centres hospitaliers, il est à craindre une augmentation de décès et un déficit de prise en charge en urgence et des malades.

 

Par ailleurs, dans la marche des peuples et du monde, la République Centrafricaine n’évolue pas en autarcie.



Elle subit, comme les autres pays du monde, les soubresauts de la crise ukrainienne. Le conflit entre la Russie et l’Ukraine et la présence des forces russes engagées au côté des Rwandais et des Forces Armées Centrafricaines (FACA) pour la reconquête de toute l’étendue du territoire national et pour la pacification de la République Centrafricaine, placent aujourd’hui notre pays au niveau de la diplomatie internationale dans une position assez délicate.

 

Marqués par l’expérience des troubles militaro-politiques, nous rappelons que la guerre en Ukraine est intolérable et nous appelons les deux parties en conflit ainsi que leurs alliés à l’arrêt immédiat des combats, afin de privilégier la voie du dialogue pour une paix effective. La guerre signifie destruction humaine et matérielle, exactions, viols et violation des droits humains, des biens, des lieux de culte et instrumentalisation des convictions religieuses. Quand on en a fait une expérience, on ne peut souhaiter cette horreur à aucun peuple.

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