Poursuivis pour atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat le député de l’opposition Dominique Éphrem Yandoka a été condamné à un an d’emprisonnement ferme. Ceci à l’issue de deux jours de procès marathon.
L’accusation lui reproche le fait de conspirer contre le régime de Bangui et s’est associé aux malfaiteurs en vue de renverser Faustin Archange Touadera. L’accusé a plaidé non coupable et a mis en avant une cabale politique tout au long de l’instruction. En effet courant décembre 2023, le député de la 4e circonscription de Bangui où réside Faustin Archange Touadera.
Rentré dans son pays après un bref en France pour des soins médicaux, deux agents doubles du régime ont pris contact avec lui dans le but de venir chercher des cadeaux.
Début d’un calvaire
Cet opérateur économique devenu opposant est connu à Bangui comme l’un des chefs d’entreprise ayant fait venir des partenaires ivoiriens avec lesquels une convention avec le gouvernement pour la délivrance des documents administratifs sécurisé aux citoyens, a été signée dans une procédure de gré à gré. Informé, le FMI a demandé aux autorités de Bangui l’annulation dudit contrat pour mettre en place une procédure par appel d’offres.
Dominique Yandoka n’a pas supporté le diktat du FMI et va déposer plainte auprès du tribunal de Commerce de Paris tout en entrant ouvertement en opposition avec le régime du président Touadéra avec la création de son propre parti politique, l’Initiative de Transformation par l’Action (ITA). Dominique Yandoka 45 ans est le président de son parti ITA et va gagner la 4ème circonscription du 4ème arrondissement de la capitale aux législatives de 2020.
C’est lors d’un entretien piège avec des officiers de l’armée qui désiraient le rencontrer tout en enregistrant secrètement ses propos que les securocrates du pouvoir ont écoutés que l’ordre de l’interpeller a été donné sans même que son immunité parlementaire n’ait été préalablement levée comme le dit la loi. Arrêté prétendument en flagrant délit, le parquet n’a jamais pu apporter la moindre preuve de l’accusation portée par Jacques Ouakara procureur général près la cour d’appel de Bangui pour ouvrir paradoxalement une enquête judiciaire en flagrance.
Mais l’une des avocats de Yandocka, Me Arlette Sombo Dibele n’entend pas cela de ses oreilles.
“Il y a vice de procédure car il est encore en fonction et à ce titre on ne peut pas violer la loi a indiqué son conseil. Dans leur plaidoirie les avocats ont mis en avant les insuffisances dans le dossier qu’ils qualifient de vide. Mais le président de séance fait rejeter les explications fournies par les avocats pour joindre le dossier au fond. Le député est condamné à un an de prison ferme.
S’ouvre alors une période d’incertitude. Va-t-il rester en prison ? Lui a qui a déjà fait plus d’un an de prison préventive ? Les avocats eux s’organisent pour interjeter appel de la décision.
Au sein de l’assemblée nationale on parle de procès politique. “qu’est ce que vous voulez ? La justice est aux ordres et l’idée n’est pas d’avoir un adversaire de taille mais de brimer l’adversaire de taille. Ce qui n’est pas normal en démocratie” a indiqué le député Bernard Dillah.