Le chef de guerre Seleka Adel Kader Khalil a été libéré et placé sous contrôle judiciaire. A ce titre il doit se présenter librement au cabinet d’instruction toutes les deux semaines. Une information confirmée par le mise en cause et la cour pénale spéciale à Bangui.
“Ils m’ont libéré et m’ont dit qu’ils se sont trompés de personnes et m’ont ordonné de me présenter aux juges toutes les deux semaines” a indiqué le chef de guerre Abdel Kader Khalil ce matin à Gavroche.
Mais quelles sont les conditions de cette opération et pourquoi la cour pénale n’a-t-elle pas communiqué sur cette décision aussi importante ?
Nous nous sommes rapprochés de la cour pénale spéciale dans un premier temps, qui ne réfute pas l’assertion de l’inculpé mais qui parle aussi d’un dossier entièrement géré par le cabinet d’instruction. “la chambre d’instruction a estimé qu’il.n’y avait pas de dossier suffisant pour l’amener en audience et l’a placé sous contrôle judiciaire depuis le mois de juillet. Mais nous reconnaissons qu’il y a des erreurs en ce que la cour n’a pas communiqué sur cette affaire” a indiqué Gervais Bodagaye responsable de la communication de la cour pénale spéciale.
Nos tentatives ont été vaines pour joindre son conseil et en savoir davantage sur la suite de la procédure en ce qui concerne les dommages. Abdel Kader Khalil, ce proche de Michel Djotodia arrêté à l’époque sous François Bozize au tristement célèbre centre pénitentiaire de Bossembele avant de devenir chef de guerre, s’est impliqué dans les activités de paix et du vivre ensemble sous les 10 mois de règne de violence et de la terreur de la Seleka.
Mais pour Arnaud Yombogaza habitant de Boy Rabe, cette libération ne fait pas de doute.
”Ce n’est pas pour moi une surprise parce qu’il faut reconnaître qu’il s’est impliqué dans la résolution de conflits à travers des jeux de football pendant que les chefs de guerre de l’époque tuaient et massacraient la population sans défense. Ce n’est que justice si la cour se dessaisit et cela y va pour son honneur et sa crédibilité” a-t-il fait savoir.
C’est une première fois que la cour poursuit un criminel présumé et l’acquitte après deux ans de procédure. Pour mémoire voici donc le communiqué de la CPS en lien à son arrestation.
Le dimanche 23 octobre 2022, M. Abdel Kader Khalil visé par un mandat d’arrêt du 22 mars 2022 des juges du Cabinet d’instruction de la Cour pénale spéciale (CPS), a été interpellé. Il a été conduit devant ces mêmes juges, le mardi 25 octobre 2022, pour procéder à son interrogatoire de première comparution, conformément à l’article 85 du Règlement de procédure et de preuve. informé de ses droits, M. Abdel Kader Khalil a été notifié des faits commis sur le territoire centrafricain dont il est suspecté et des qualifications légales visés dans la procédure avant d’être inculpé de ces faits qualifiés de crimes contre l’humanité par meurtre, par pratique massive et systématique d’exécutions sommaires, et par tous autres actes inhumains de caractère analogue causant intentionnellement de grandes souffrances ou des atteintes graves à l’intégrité physique ou à la santé physique ou mentale et de crimes de guerre par meurtre, par atteintes à la santé et au bien-être physique ou mental des personnes de même que les traitements cruels tels que la torture, les mutilations ou toutes formes de peines corporelles et par attaques contre la population civile.
Il est important de rappeler que l’inculpé en occurrence M. Abdel Kader Khalil est présumé
innocent à ce stade et que la procédure d’instruction suit son cours.