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CENTRAFRIQUE – POLICE: Bavures et tracasseries dénoncées par les députés

Journaliste : Arsène Jonathan MOSSEAVO
La source : Gavroche
Date de publication : décembre 31, 2022
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Les députés centrafricains sont montés au créneau ce lundi 26 décembre 2022 pour dénoncer des bavures, rackets, tracasseries et extorsion des forces de l’ordre et de sécurité (policiers et gendarmes) sur des populations civiles. Cet état sombre des activités de la police et gendarmerie sur le terrain et surtout des policiers a été présenté lors de l’interpellation du ministre en charge de l’intérieur et de la sécurité publique, Michel Nicaise NASSIN.

 

Les députés qui sont intervenus ont relevé le mauvais comportement, incivisme et racket que des policiers en particulier exercent sur des civils voire sur eux-mêmes les élus du peuple. Dans l’ensemble, ces députés ont déploré le mauvais usage de la force sur leurs concitoyens qui parfois conduit à la mort le cas d’un conducteur de moto taxi tué le jeudi 22 décembre dernier au quartier Yassimandji dans le 5è arrondissement de Bangui lors d’une patrouille (non autorisée) des éléments de la compagnie nationale de sécurité (CNS). Cet incident a soulevé le mécontentement de plusieurs jeunes qui ont utilisé la violence en mettant le feu à deux postes de police (croisements des martyrs et sica- Benz-vi).

 

De la diversion à l’interpellation proprement dite

 

A l’entame, le ministre Michel Nicaise NASSIN ne voulait pas répondre à l’interpellation de la représentation nationale, mais à préférer s’appesantir sur le projet de loi portant organisation et fonctionnement de la police centrafricaine. Il a été stoppé dans son intervention par le 2è vice-président de l’assemblée nationale, Bernard DILLAH, qui a rappelé les motifs de l’interpellation. Quelques minutes ont été accordées au ministre pour se concerter avec son équipe afin de pouvoir répondre aux préoccupations des députés.

 

Une litanie des bavures policières ont été récitées au ministre de la sécurité publique entre autres :

 

  • Racket sur des populations civiles au niveau des barrières parfois illégales ;
  • Taxes perçues sous le label de « formalités » sans délivrance de reçu ;
  • Le manque de professionnalisme et l’incivisme ;
  • Exigences des pièces –parents pour la délivrance de la carte nationale d’identité ;
  • Mauvais traitement et sévices corporels sur des conducteurs des motos taxis ;
  • Manque de respect des députés dans les services de la police et sur les barrières

Face à ces préoccupations, les députés ont posé quelques questions au ministre :

 

  • Quel est le critère de recrutement des policiers et gendarmes ?
  • Quel est le contenu des formations dispensées ?
  • Où vont les recettes perçues au niveau des barrières ?

 

Constat amer sur le terrain et dans les services tant au niveau du ministère, de la direction générale de la police et dans certains commissariats. De l’avis du député Dominique Yandoka, le projet de loi sur l’organisation et fonctionnement de la police centrafricaine ne sera pas voté par les députés si le ministre ne donne pas de réponses claires et précises sur tous les manquements relevés par les élus de la nation. « Il manque la politesse, la loyauté, l’intégrité et le civisme aux policiers », a-t-il ajouté.

 

Certains députés à l’instar de Joseph Bendounga, ont proposé la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire pour se renseigner sur les activités policières dans la ville de Bangui et en provinces.

 

Le ministre de son côté a tenté de donner quelques réponses aux interrogations des députés. Sur l’affaire de Yassimandji où le jeune conducteur de moto taxi a trouvé la mort, le ministre a ordonné l’arrestation des quatre policiers qui étaient en patrouille pour nécessité d’enquête. Sur la délivrance de la carte nationalité d’identité, il a rassuré les députés que des dispositions sont en train d’être prises pour que ces tracasseries administratives cessent.

 

Pour conclure, le groupe parlementaire MCU représenté par son porte-parole le député Clément Ndombet, exhorte le ministre de l’intérieur et de la sécurité publique à renforcer la confiance entre la police et la population. L’interpellation du ministre de l’intérieur et de la sécurité publique intervient après celle du premier ministre le 21 décembre dernier pour se prononcer sur des sujets d’actualité qui ont porté sur la résurgence de l’insécurité, les prises d’otages, les incendies au niveau de grandes institutions, la situation de la délivrance des cartes de séjour par la société Al Madina pour des ressortissants de l’Afrique de l’ouest, etc.

 

Arsène Jonathan MOSSEAVO

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