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CENTRAFRIQUE – POLITIQUE : Martin Zinguélé s’inquiète du malaise démocratique

Date de publication : octobre 12, 2024
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L’assemblée nationale en Centrafrique est actuellement largement contrôlée par le parti au pouvoir le Mouvement Cœurs Unis (MCU) du Pr Faustin Archange Touadera. Désormais elle est une caisse de résonance qui fait passer sans débat contraire la vision des dirigeants. Aucun parti de l’opposition ne dispose d’un groupe parlementaire à l’Assemblée nationale. Un malaise démocratique critiqué par Martin Ziguélé député et président du Mouvement de Libération du Peuple Centrafricain (MLPC).

 

« Il n’existe pas de groupe parlementaire à l’Assemblée nationale, moi et le président Anicet Georges Dologuélé nous sommes désormais des députés non-inscrits à l’Assemblée nationale. Même Staline n’a pas fait ça et je pense que ce régime veut tout le pouvoir et nous assistons de fait à une dictature et nous sommes dans une dictature » a indiqué à Gavroche RCA Martin Ziguélé, député de Bocaranga et président du MLPC.

 

Les partis politiques disloqués et mis au pas

 

Arrivé au pouvoir en 2016, Faustin Archange Touadera n’avait pas un appareil politique type et propre à lui. Pour avoir une majorité susceptible de lui permettre de gouverner, le MCU a commencé par acheter les députés des partis alliés l’ayant soutenu entre les deux tours. Le RPR de l’ancien président du conseil national de transition Ferdinand Alexandre Nguendet en a fait les frais, puis la Convention Républicaine pour le progrès social (CRPS) de l’ancien premier ministre Nicolas Tiangaye.

 

Avec effet domino, tous les partis subissent les effets au point de perdre leurs groupes parlementaires. Mais cette situation que l’opposition décrie n’est autre qu’une stratégie légalisée par les institutions d’alors.

 

« Le président de l’Assemblée nationale avait cru bon de procéder de la sorte. Nous l’avons décrié en son temps. Mais la cour constitutionnelle a validé. Aujourd’hui, nous ne faisons pas le poids et n’importe quelle loi qui arrive à l’Assemblée ils vont la faire passer comme-ci on est dans un empire » a fait savoir à Gavroche RCA Martin Ziguélé.

 

Outre le fait que les députés de l’opposition migrent vers le parti au pouvoir, les partis politiques sont fragilisés par des problèmes internes. C’est le cas notamment de plusieurs partis dont le Rassemblement Démocratique Centrafricain de feu André Kolingba qui a dirigé la Centrafrique entre 1981-1993. Mais les Centrafricains ont des avis divergeant sur le sujet.

 

« En réalité si on fait une étude sociologique factuelle de la classe politique, on peut dire que la crise a permis aux gens peu convaincus d’idéologie d’entrer en politique. Du coup c’est la loi de l’argent qui détermine l’orientation des législateurs. Ils ne font pas de proposition de la loi mais ils acclament seulement les lois. Même pour voter la loi des finances, il faut qu’on leur graisse la pâte. C’est triste pour la maturité politique et démocratique de nos dirigeants » a expliqué Armand Yanguéré, étudiant à l’université de Bangui.

 

« Le pouvoir actuel a réussi au prétexte de l’union sacrée autour de la République à faire converger certains députés vers sa cause. Mais cela est éphémère et ne profitera pas à long termes au pouvoir. Car c’est dans la contradiction que doit jaillir les bonnes résolutions pour sauver le pays. Alors si dans l’immédiat le gouvernement s’en réjouit ce n’est pas une bonne chose que la démocratie fonctionne à sens unique » a analysé pour Gavroche RCA Robert Gaba.

 

Le parti au pouvoir est renforcé dans sa posture en introduisant dans la constitution du 30 Aout 2023 un niveau scolaire requis pour être député. L’une des raisons de la migration politique de certains députés pour bénéficier de la protection du part au pouvoir.

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