Un accident de circulation a fait deux morts jeudi sur la route nationale n°2 . Parmi les victimes on compte, un militaire centrafricain, une opératrice économique chinoise et trois blessés graves. Les trois blessés sont transférés à l’hôpital universitaire communautaire de Bangui pour une prise en charge.
A l’origine du drame, le véhicule des paramilitaires russes en appui aux forces armées centrafricaines auraient heurté le véhicule des opérateurs économiques chinois à Boyali, proche de Bossembelé.
Si l’accident est quelque chose d’imprévisible, c’est le manque de compassion des paramilitaires russes mis en cause qui fait réagir la population et tous les observateurs présents sur le lieu de drame.
« C’est un accident qui a coûté la vie à un militaire centrafricain mais aussi une chinoise. Mais tout ce que nous déplorons, c’est la réaction de nos alliés qui n’ont même pas eu le temps de s’arrêter et ils sont partis comme si c’est un fait prémédité. Et c’est bien triste » a indiqué Gaspard, un habitant de Boyali contacté par Gavroche RCA.
« On aurait aimé voir les Russes s’arrêter et porter secours et assistances aux blessés qui se battaient avec la mort. Mais ils ont continué leur chemin comme si de rien n’était et c’est insupportable en tout cas car c’est tout le cliché que nous pouvons garder et qui m’agace personnellement » a soutenu Angèle, une commerçante qui assiste impuissante à la crise.
Mais ce phénomène n’est pas nouveau et les habitants de Boyali n’ont fait qu’assister à bis repetita.
Plusieurs cas similaires sont documentés par les organisations de défense des droits de l’Homme. C’est le cas sur l’axe Béréngo au sud ouest du pays où les véhicules militaires russes ont heurté consécutivement des personnes. En réaction, ceux-ci renvoient leurs victimes à aller en discuter avec le président Faustin Archange Touadera. Ce que dénonce le député Joseph Bendounga.
« Il est consacré dans la constitution que la vie humaine est sacrée. Mais le caractère sacré de la vie n’est qu’un slogan puisque les Russes tuent par les armes mais aussi sur les axes routiers sans avoir de remords. Comment rester silencieux sur le sort de ces Centrafricains, martyrisés ? J’ai écrit au président Touadera pour que cela cesse et qu’il parle à ses mercenaires pour qu’ils respectent les Centrafricains » a indiqué à Gavroche l’opposant centrafricain.
« C’est de cette manière qu’ils ont heurté mon père, sans soin, nous nous sommes battus tant bien que mal et puisqu’il était âgé, il a rendu l’âme. La perte c’est pour nous. Notre père allait au champ et c’est bien dommage que ceux qui viennent nous soutenir s’érigent en bourreaux pour nous tuer sur les routes sans soigner leurs victimes » a indiqué Eric Bafio, le fils aîné du défunt.
Les organisations de défense des droits de l’Homme projettent de faire une conférence de presse à propos de cet incident.