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CAMEROUN – ÉCONOMIE : Le secteur minier, clé du redressement économique

Date de publication : octobre 10, 2024
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Face à la baisse des réserves pétrolières, le Cameroun mise sur son secteur minier, prévoyant le lancement de douze projets d’ici 2027 pour diversifier son économie.

 

Confronté à l’épuisement de ses réserves pétrolières et à la volatilité des prix du pétrole, le Cameroun cherche activement à diversifier son économie en se tournant vers son secteur minier. Avec des ressources naturelles considérables, telles que le fer, la bauxite, l’or et d’autres minerais stratégiques, le pays ambitionne de transformer l’exploitation minière en un véritable moteur de croissance. Selon la Banque africaine de développement, le secteur minier pourrait contribuer jusqu’à 15 % du PIB du Cameroun d’ici 2025 si les investissements sont correctement orientés et si des politiques favorables sont mises en œuvre. Le ministre intérimaire des Mines, Fuh Calistus Gentry, a souligné que “lorsque l’industrie minière atteindra le niveau que nous visons, elle dépassera la contribution du secteur pétrolier”.

 

Le Cameroun prévoit de lancer douze projets miniers d’ici 2027, en mettant l’accent sur des initiatives clés comme le projet de Mbalam-Nabeba, qui abrite des réserves prouvées de 887 millions de tonnes de fer. Ce projet comprend également la construction d’une voie ferrée de 600 kilomètres pour relier les mines au port de Kribi, un élément essentiel pour les exportations. En outre, l’exploitation de la bauxite de Minim-Martap devrait commencer en 2025. Les négociations avec des sociétés internationales, telles que Camina S.A, Caminex S.A, et Oriole Cameroon 2 SARL, visent à exploiter d’autres gisements de fer et d’or dans les régions sud et nord du Cameroun. Ces projets pourraient attirer des investissements significatifs et créer des milliers d’emplois dans des zones souvent délaissées par les grands projets d’infrastructure. D’après un rapport de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE), le secteur minier a le potentiel de générer plus de 50 milliards de FCFA d’ici 2030.

 

Cependant, des préoccupations subsistent quant à la durabilité et à la transparence de ces nouvelles initiatives. Malgré les ambitions affichées par les autorités camerounaises, des experts, tels que le professeur Bareja Youmssi, alertent sur le fait qu’une transition rapide vers une économie minière est peu probable. Selon une analyse de l’ITIE, le secteur minier a contribué seulement à 0,63 % aux revenus du secteur extractif en 2021, soit environ 3,73 milliards de FCFA, et la gestion des ressources minérales demeure problématique. En mars 2023, l’ITIE a suspendu le Cameroun, évoquant des “progrès insuffisants dans l’engagement de la société civile et des restrictions sur la liberté d’expression.” Beaucoup estiment qu’il faudra entre dix à quinze ans pour que les projets miniers commencent à produire des retombées significatives, remettant en question la faisabilité d’un changement d’orientation économique rapide sans une gestion adéquate et une véritable transparence.

 

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