Le général centrafricano-tchadien Abdoulaye Miskine a entamé, le jeudi 15 mai 2025, une grève de la faim à la maison d’arrêt de Klessoum, à N’Djamena. Cette action vise pour l’intéressé à dénoncer sa détention prolongée sans jugement, qui dure depuis plus de cinq ans. Selon ses avocats, la situation de leur client s’est récemment dégradée, notamment après une fouille menée par les forces de sécurité, au cours de laquelle ses médicaments – prescrits pour traiter des pathologies chroniques graves – lui ont été retirés.
Souffrant notamment d’hypertension, d’insuffisance rénale et de troubles de la vision, le général aurait vu sa santé sérieusement mise en péril.« En le privant de ses traitements médicaux, on met délibérément sa vie en danger », a dénoncé Me Benjamin Mamgodibaye, membre du collectif d’avocats. Une privation que la défense qualifie de violation flagrante des droits humains.
Arrêté au Tchad en 2019, alors qu’il avait été invité à participer à une médiation politique, le leader du Front démocratique du peuple centrafricain (FDPC) n’a jamais été présenté devant un tribunal. Malgré de multiples démarches et appels au dialogue judiciaire, les autorités tchadiennes sont restées silencieuses.
Face à l’inaction des autorités et à l’absence d’avancée judiciaire, le général Miskine dit préférer mourir en martyr. Ses avocats ont lancé un nouvel appel au président de la République du Tchad pour qu’il mette fin à cette détention jugée arbitraire. En attendant une réponse officielle, les regards se tournent vers les institutions internationales et les organisations de défense des droits humains, appelées à se mobiliser face à cette situation jugée critique.