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CENTRAFRIQUE – POLITIQUE : En avril 2025, à quoi ressembleront les élections locales ?

Date de publication : octobre 12, 2024
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Les centrafricains sont appelés à élire leurs élus locaux pour consolider l’encrage démocratique à la base. Un exercice auquel ils ne sont pas familiers puisque les dernières élections locales ont eu lieu en 1987 soit 37 ans jour pour jour. Le pays ne connaît que des présidents de délégations spéciales en lieu et place des maires.

 

Mais à la surprise générale, les dates du 16 et 23 septembre annoncées pour le recensement des électeurs ont été repoussées sans que l’ANE en dise plus sur les motivations de ce report. Conséquences, les élections ont été renvoyées au mois d’avril 2025.

 

Le processus soutenu par la communauté internationale vise à jeter les bases de la décentralisation pour passer par la déconcentration du pouvoir central. Les élections locales font partie du cycle électoral amorcé en 2020 mais décalées du fait que l’Autorité Nationale des Elections n’avait pas les moyens pour les coupler avec les élections groupées qui ont donné vainqueur pour la seconde fois Faustin Archange Touadera.

 

Si la communauté internationale à savoir : l’Union Européenne, les Nations Unies à travers les forces de l’ONU en Centrafrique la Minusca, la France et les Etats voisins comme le Cameroun, ont contribué dans le basket funds tenu par le programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) aux fins de permettre le bon déroulement de ces élections locales, gage de reconstruction du pays après la crise.

 

Les dessous des élections contestées avant même le scrutin.

 

Malgré les fonds mobilisés ici et là, l’Autorité Nationale des Elections éprouve des difficultés à mettre en œuvre son propre chronogramme. La première étape est d’abord celle de réviser le fichier électoral. Les équipements commandés sont livrés.

 

Mais à la surprise générale, les dates du 16 et 23 septembre annoncées pour le recensement des électeurs ont été repoussées sans que l’ANE en dise plus sur les motivations de ce report. Conséquences, les élections ont été renvoyées au mois d’avril 2025.

 

L’opposition qui a annoncé son refus de prendre part à ses élections ne peut que se frotter les mains. Ernest Mizedjo est le premier vice-président de l’Union pour le Renouveau Centrafricain (URCA).

 

« Je suis de retour de Obo, dans ma circonscription, j’ai vu la Minusca travailler pour les élections locales. Mais puisque par principe mon parti et les partis frères du BRDC disons que nous ne prenons pas part à ces élections, j’ignore ce qui en découle » a indiqué à Gavroche RCA, l’élu d’Obo à l’extrême sud est de la RCA.

 

Les organisations de la société civile à l’avant d’une consultation transparente et inclusive.

 

Au moins 15 organisations de la société civile réunies au sein du Réseau Arc en Ciel travaillent pour un processus transparent. Après l’échec de leur tentative de ramener l’opposition à participer aux élections locales, le réseau Arc en Ciel a déployé sur le terrain des observateurs sur financement de l’Union Européenne. Mais après trois semaines de travail de terrain, le rapport tombe comme une douche froide pour le gouvernement et la structure technique de l’ANE. Joseph Bindoumi président du réseau recommande :

 

« Nous avons insisté sur nos recommandations, nous avons dit que le gouvernement est l’autorité chargée d’organiser les élections. C’est la puissance publique et donc l’organisation des élections c’est l’affaire du gouvernement. Nous avons donc demandé au gouvernement de financer les élections pour que l’ANE puisse conduire le processus jusqu’à son terme » a indiqué à Gavroche Joseph Bindoumi.

 

« Nous avons appelé le cadre de concertation de dialoguer avec les parties prenantes, opposition, majorité et la société civile » a-t-il ajouté.

 

Seulement la concertation que le réseau Arc-en-Ciel émet de ses vœux ne passe pas. En cause, l’absence d’indépendance et de neutralité des membres de l’Autorité Nationale des Elections en général et son président en particulier est sujet à caution. Cela sur deux axes principaux.

 

Mathias Barthélémy Morouba, avocat au barreau de Centrafrique et président de l’ANE est et demeure encore l’un des soutiens de Faustin Archange Touadera entre les deux tours des élections présidentielle de 2016. Il n’a pas démissionné dudit collectif à ce jour.

 

Alors que l’opposition boude le processus avec plusieurs griefs découlant des dernières élections de 2022, le premier ministre a mis en place par arrêté un groupe de travail dont est membre le président de l’ANE, censé travailler pour les élections. A noter que ce groupe de travail n’est pas prévu par le code électoral.

 

« Les élections sont régies par la loi, ce groupe de travail n’étant pas prévu dans la loi est donc illégal et le président en sa qualité d’avocat le sait bien. Il ne devrait pas y siéger et le fait pour lui d’en faire-partie, lui ote toute crédibilité » a indiqué à Gavroche RCA un membre de la société civile sous couvert de l’anonymat.

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