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CENTRAFRIQUE – POLITIQUE : Catherine Samba Panza dit son regret de la 7e République

Date de publication : octobre 13, 2024
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Ancienne présidente de la transition 2014-2016 en RCA, Catherine Samba silencieuse depuis les dernières élections de décembre 2020 brise enfin le silence. Interrogée par Gavroche RCA, elle dit regretter le changement de constitution intervenu dans son pays en 2023.

 

L’actuel président centrafricain Faustin Archange Touadera qui a succédé à Catherine Samba Panza à la magistrature suprême de l’Etat s’est doté d’une nouvelle constitution laquelle est promulguée le 30 Août 2023. En validant cette constitution, le Conseil Constitutionnel a ainsi plongé le pays dans une crise politique exacerbée d’une part par l’opposition démocratique qui ne reconnaît pas ladite constitution et d’autre part les extrêmes qui appellent à la résistance armée contre le gouvernement.

 

Interrogé sur son silence, l’ancienne présidente de la transition critique l’adoption de la constitution consacrant la 7e République.

 

« Il m’a été reproché de n’avoir pas suffisamment défendu la constitution de 2016. Mais cette constitution de 2016, nous avons été tout un groupe, toute une équipe à l’avoir rédigée, mise en circulation et en exécution. Malheureusement, beaucoup de gens sont intervenus pour défendre la nouvelle constitution qui a pris le relais. J’avoue que je le regrette comme vous dites, c’est ma fille mais je pense qu’on évolue dans la vie politique du pays », a-t-elle lâché.

 

La nouvelle constitution qui abroge celle du 30 mars 2016 dispose que seuls les Centrafricains d’origine peuvent être candidat aux élections présidentielles et promus à des postes de responsabilité civile et militaire.

 

Cette disposition m’exclut de facto car je suis d’origine tchado-camerounaise. Cette sortie survient dans un contexte de préparation des élections locales où des voix se lèvent pour exiger un dialogue autour de la question pour plus d’inclusivité et de consensus.

 

C’est l’avis notamment de Yao Agbetsé expert indépendant de l’ONU et de Joseph Bindoumi, président de la Ligue Centrafricaine des droits de l’Homme qui appellent au dialogue dans le cadre de ces élections.

 

Si l’ancienne présidente de la transition ne dévoile pas plus ses ambitions mais beaucoup considèrent que l’eau a coulé sous le pont et qu’elle est d’ores et déjà devant les faits accomplis.

 

« C’est vraiment regrettable que des personnalités ayant dirigé ce pays à un moment critique de son histoire soient mises à l’écart. Ce n’est pas bien et nous ne disons pas assez que cette constitution exclut et divise les Centrafricains. Ce n’est pas normal. Mais si vous ne savez pas, la loi sur les anciens chefs d’Etat a sensiblement réduit la marge de manœuvre des ex-présidents dont Catherine Samba Panza. L’ancien François Bozizé ne pouvant pas supporter, il a pris les armes, Alexandre Ferdinand Nguendet, est en exil à cause de ça. Donc je ne vois pas en quoi le regret de Madame Catherine Samba Panza pouvait faire avancer la cause de la paix » a déploré Saturnin, un militant du Parti Social-Démocrate (PSD) de Enoch Dérant Lakoue.

 

Outre son regret, Catherine Samba Panza appelle les femmes à participer aux élections locales prévues pour avril 2025.

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