Le 7 septembre 2024, Kinshasa a célébré le 27e anniversaire du décès de Joseph-Désiré Mobutu, ancien président de la RDC et personnage emblématique et controversé dont l’héritage continue de susciter des débats passionnés.
Mobutu a dirigé le Congo de 1965 à 1997, période marquée par un régime autoritaire, des atteintes aux droits de l’homme et une tentative de promotion de l’identité nationale via la “zairisation”.
Les commémorations du 27e anniversaire de sa mort ont rassemblé partisans de l’ancien régime, membres de la famille Mobutu et journalistes. Les discours ont rendu hommage à ses succès en matière d’infrastructures et d’éducation, tout en soulignant les graves problèmes tels que la corruption systémique qui a gangrené les institutions congolaises.
Ses soutiens ont mis en avant son rôle dans le renforcement de l’identité nationale et la stabilité d’un pays riche en ressources. Cependant, cette célébration a aussi permis aux observateurs de souligner les conséquences de son règne, notamment l’héritage d’un système politique affaibli, propice aux abus de pouvoir.
Des experts ont noté que la chute de son régime, suivie de la première guerre du Congo en 1996, a plongé le pays dans une instabilité durable. Selon des recherches de l’Institut africain pour le développement (AIDS), les structures étatiques, déjà fragilisées, continuent d’impacter la gestion publique en RDC, aggravant les défis socio-économiques.
En marge des célébrations, un colloque a réuni historiens, économistes et activistes discutant de l’impact de Mobutu sur le Congo moderne. Les échanges ont souligné l’importance de la mémoire dans la reconstruction nationale et le besoin d’un dialogue inclusif pour guérir les blessures d’un passé tumultueux. Des témoignages de victimes ont rappelé les violations des droits de l’homme et la répression durant son mandat.
Face aux défis politiques et économiques persistants, ces commémorations incitent à réfléchir sur l’histoire complexe de la RDC. La mémoire de Mobutu, bien qu’ambivalente, demeure essentielle dans la quête de réconciliation nationale et pour guider la nation vers un avenir plus juste et durable.
A rappeler que la dépouille de Mobutu repose toujours dans le cimetière chrétien de Rabat au Maroc. Le rapatriement de ses ossements en République démocratique du Congo parfois évoqué et plusieurs fois reporté, ne paraît pas être une priorité pour les régimes successifs au pouvoir à Kinshasa.