Le conflit armé entre les Forces armées soudanaises et les Forces de soutien rapide entraîne une violence sans précédent, ciblant particulièrement les communautés masalit au Darfour, suscitant des inquiétudes de l’ONU quant à une escalade des violences ethniques et un besoin urgent d’intervention internationale.
Face à ce tableau inquiétant, les Nations unies tirent la sonnette d’alarme sur le risque d’une escalade de violences de nature ethnique. Mona Rishmawi, responsable de la division État de droit, égalité et non-discrimination au sein du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme, dénonce les violences ciblant spécifiquement les communautés masalit dans cette région. Lors d’un entretien avec Welly Diallo, elle a décrit comment la situation s’est rapidement détériorée à El-Geneina, une localité historiquement connue pour sa diversité ethnique. Selon ses dires, une fois que les FSR ont exercé leur contrôle sur cette zone, ils ont entrepris une campagne systématique contre la population masalit, attaquant les résidences communautaires de manière méthodique, banlieue par banlieue. De nombreux témoignages font état de la mise à sac des foyers, poussant certaines familles à fuir vers le Tchad, à la recherche désespérée de sécurité.
Rishmawi n’hésite pas à désigner ces actes comme des « crimes de persécution », soulignant l’orientation ethnique de cette violence. Elle met en évidence une intention manifeste de cibler la communauté masalit alors que d’autres groupes, bien que également touchés, ne font pas face à des attaques aussi ciblées et systématiques. De surcroît, elle critique l’inaction du gouvernement soudanais, qu’elle accuse de ne pas avoir établi les protections indispensables pour les civils. Cette inertie a alimenté un sentiment croissant de colère et d’abandon parmi les populations touchées, accentuant leurs angoisses face à la brutalité omniprésente.
Alors que le conflit s’enlise et menace d’entraîner de nouvelles vagues de violence, les appels à une intervention internationale se multiplient, avec des acteurs humanitaires et des institutions comme les Nations unies qui insistent sur la nécessité d’une action immédiate. Les revendications pour la paix et la justice résonnent, mais la réalité sur le terrain demeure alarmante, illustrant la complexité des enjeux et les conséquences dévastatrices qui touchent des millions de personnes déjà fragilisées par le conflit.
